Observatoire Territoria | Acteurs Publics |
1) L’innovation demeure peu associée au secteur public. Au regard des Français, le secteur public apparaît relativement peu innovant : seuls 38% d’entre eux le qualifient de « plutôt innovant », un score quasiment stable depuis sept mois (36%). Néanmoins, ce jugement varie selon l’implication de l’interviewé dans le domaine. Ainsi, 46% des salariés du secteur public le perçoivent « plutôt innovant » contre 31% parmi les salariés du secteur privé et seulement 26% auprès des travailleurs indépendants et employeurs.
C’est au niveau local que le caractère innovant du secteur public est le plus visible. En effet, trois échelons administratifs se distinguent, à savoir la région, l’intercommunalité (21% pour chacune d’elles) et la commune (20%). Cependant, parmi ces structures de proximité, l’innovation au niveau départemental est peu reconnue (11%), souffrant probablement d’une image statique, d’un manque de visibilité de ses actions. Dans cette hiérarchie, apparaissent ensuite l’Europe (16%) puis, en fin de liste, l’Etat (9%). Mis à part l’Etat, qui conserve son niveau par rapport à septembre dernier, les autres échelons présentent des scores inférieurs à ceux de l’époque. Cette diminution peut être attribuée, du moins en grande partie, à l’introduction dans cette vague-ci de l’échelon intercommunal au sein de la liste proposée. Dans le détail, deux entités sont particulièrement perçues comme innovantes par les salariés de ce secteur : la région (28% contre 21% dans l’ensemble) et l’intercommunalité (25% contre 21% en moyenne), cette dernière apparaissant comme l’échelon administratif le plus innovant aux yeux des travailleurs indépendants et employeurs (31%).
Invités à mentionner le service représentant le mieux un service public innovant, la première réponse des interviewés est, le plus souvent, l’Education nationale (42% la citent en premier et 62% en premier ou en deuxième). Cette perception s’est accentuée depuis la première mesure de ce baromètre en septembre 2006, progressant de 7 points. La capacité d’innovation est ensuite reconnue à la Justice (46%), davantage aujourd’hui qu’il y a sept mois (39%). Les impôts et l’armée sont jugés de la même façon dans cette hiérarchie de l’innovation (respectivement 34% et 32%), accusant une chute de 3 points seulement pour les impôts mais 6 points s’agissant de l’armée par rapport à septembre dernier. Enfin, l’ANPE renforce sa position de service public le moins innovant (21% contre 26% lors de la précédente mesure). Des perceptions différentes peuvent être observées en fonction des caractéristiques socio-démographiques des individus, reflétant parfois davantage la divergence d’intérêt pour le secteur. Ainsi, la caractère innovant de l’Education nationale et de l’ANPE est plus reconnu par les femmes (respectivement 66% et 24% contre 58% et 17% pour les hommes) tandis que les hommes considèrent davantage l’armée comme un secteur innovant (40% contre 25% pour les femmes). Par ailleurs, le même clivage se retrouve en termes de proximité politique : les sympathisants de gauche évoquent l’Education nationale comme le service le plus innovant, et de loin, (73% contre 53% pour les sympathisants de droite) alors que l’écart inverse peut être relevé au sujet de l’armée (40% à droite contre 23% à gauche)
* Echantillon de 961 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. |