Observatoire TerritoriaActeurs Publics

 
Le Baromètre Territoria/Acteurs Publics de l'innovation publique


Les principaux enseignements

1) L’innovation demeure peu associée au secteur public.

Au regard des Français, le secteur public apparaît relativement peu innovant : seuls 38% d’entre eux le qualifient de « plutôt innovant », un score quasiment stable depuis sept mois (36%).

Néanmoins, ce jugement varie selon l’implication de l’interviewé dans le domaine. Ainsi, 46% des salariés du secteur public le perçoivent « plutôt innovant » contre 31% parmi les salariés du secteur privé et seulement 26% auprès des travailleurs indépendants et employeurs.
Par ailleurs, la proximité politique influence également ces résultats : si 41% des sympathisants de gauche reconnaissent au secteur public la capacité d’innover, les sympathisants de droite en sont moins assurés (35%).
Enfin, il semble que l’image innovante du secteur public se construise au fil du temps dans le sens où seuls 31% des Français âgés de moins de 35 ans lui octroient cette qualité alors que ce score atteint 41% auprès des plus âgés et même 49% s’agissant des personnes âgées de 65 ans et plus.


2) Une capacité d’innovation davantage reconnue aux échelons administratifs de proximité.

C’est au niveau local que le caractère innovant du secteur public est le plus visible. En effet, trois échelons administratifs se distinguent, à savoir la région, l’intercommunalité (21% pour chacune d’elles) et la commune (20%). Cependant, parmi ces structures de proximité, l’innovation au niveau départemental est peu reconnue (11%), souffrant probablement d’une image statique, d’un manque de visibilité de ses actions. Dans cette hiérarchie, apparaissent ensuite l’Europe (16%) puis, en fin de liste, l’Etat (9%).

Mis à part l’Etat, qui conserve son niveau par rapport à septembre dernier, les autres échelons présentent des scores inférieurs à ceux de l’époque. Cette diminution peut être attribuée, du moins en grande partie, à l’introduction dans cette vague-ci de l’échelon intercommunal au sein de la liste proposée.

Dans le détail, deux entités sont particulièrement perçues comme innovantes par les salariés de ce secteur : la région (28% contre 21% dans l’ensemble) et l’intercommunalité (25% contre 21% en moyenne), cette dernière apparaissant comme l’échelon administratif le plus innovant aux yeux des travailleurs indépendants et employeurs (31%).
En outre, la reconnaissance de l’innovation du secteur public semble empreinte d’un certain conservatisme : si la commune représente pour les personnes âgées de 35 ans et plus un échelon administratif relativement innovant (23%), ce score n’est que de 11% auprès des plus jeunes. En revanche, les Français âgés de moins de 35 ans perçoivent plus volontiers la capacité d’innovation au niveau européen (22% – et même 30% auprès des 18-24 ans – contre 14% pour les plus âgés).


3) Symbole de l’innovation dans le secteur public : L’Education nationale.

Invités à mentionner le service représentant le mieux un service public innovant, la première réponse des interviewés est, le plus souvent, l’Education nationale (42% la citent en premier et 62% en premier ou en deuxième). Cette perception s’est accentuée depuis la première mesure de ce baromètre en septembre 2006, progressant de 7 points.

La capacité d’innovation est ensuite reconnue à la Justice (46%), davantage aujourd’hui qu’il y a sept mois (39%). Les impôts et l’armée sont jugés de la même façon dans cette hiérarchie de l’innovation (respectivement 34% et 32%), accusant une chute de 3 points seulement pour les impôts mais 6 points s’agissant de l’armée par rapport à septembre dernier. Enfin, l’ANPE renforce sa position de service public le moins innovant (21% contre 26% lors de la précédente mesure).

Des perceptions différentes peuvent être observées en fonction des caractéristiques socio-démographiques des individus, reflétant parfois davantage la divergence d’intérêt pour le secteur. Ainsi, la caractère innovant de l’Education nationale et de l’ANPE est plus reconnu par les femmes (respectivement 66% et 24% contre 58% et 17% pour les hommes) tandis que les hommes considèrent davantage l’armée comme un secteur innovant (40% contre 25% pour les femmes). Par ailleurs, le même clivage se retrouve en termes de proximité politique : les sympathisants de gauche évoquent l’Education nationale comme le service le plus innovant, et de loin, (73% contre 53% pour les sympathisants de droite) alors que l’écart inverse peut être relevé au sujet de l’armée (40% à droite contre 23% à gauche)

 

Méthodologie et résultats détaillés dans l’espace adhérent

* Echantillon de 961 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession du chef de famille) après stratification par région et catégorie d’agglomération.
Les interviews ont eu lieu par téléphone au domicile des personnes interrogées.